Nos coûts de développement sont bien moindres qu'Harvest
Les professionnels du patrimoine sont de plus en plus exigeants vis-à-vis des solutions logicielles qui leurs sont proposées. Vincent Aurez, ancien de Novaxia, est l'un des associés de la Fintech Figen Al qui vient de lancer un nouvel outil complémentaire développé grâce à l'intelligence artificielle.
Comment peut-on définir Figen AI ?
Figen Al est une suite d'assistants intelligents conçus pour accompagner les professionnels du conseil patrimonial au quotidien. Concrètement, notre premier produit lancé en janvier est un assistant de recherche d'expertise capable de répondre à toute question liée à la connaissance financière ou extra-financière. Par exemple : Faut-il privilégier une SARL ou une SAS pour distribuer 200 000 € de dividendes quand on est un homme marié, père de deux enfants, avec des objectifs patrimoniaux précis ?
Avant Figen Al, le conseiller devait consulter manuellement des encyclopédies papier ou numériques, ce qui pouvait prendre plusieurs heures. Aujourd'hui, grâce à l'IA et à notre technologie, il obtient une réponse en une minute, enrichie de toutes les sources qu'il aurait lui-même dû parcourir.
Quelle votre plus-value dans ce marché concurrentiel des logiciels ?
Les professionnels du patrimoine ne cherchent pas simplement des réponses techniques. Ils ont besoin d'un outil qui s'insère dans leur manière de réfléchir, dans leur façon d'accompagner un client. C'est pour cela que Figen Al est bien plus qu'un moteur de recherche : c'est un outil spécialisé, un véritable compagnon de travail.
Aujourd'hui, plus de 530 cabinets utilisent Figen Al dans leur quotidien professionnel.
Votre outil concurrence-t-il Harvest qui traverse actuellement une période difficile ?
Notre premier assistant a été lancé en janvier, avant même que la situation de Harvest ne se dégrade, avec une conviction forte : les acteurs historiques comme Harvest se sont construits sur une révolution technologique, celle du digital et d'Internet. Ils ont été pionniers à leur époque. Mais l'arrivée de l'IA générative, avec ChatGPT notamment, a marqué une nouvelle rupture technologique. Et nous avons vu une opportunité claire car aucun acteur de la place ne développait alors, de façon native, des outils réellement conçus pour ce secteur à l'ère de l'IA. C'est ce qui nous a poussés à créer Figen Al. On peut donc nous voir comme un complément à Harvest.
Nous avons aussi un atout majeur : nos coûts de développement sont bien moindres, ce qui nous permet de proposer des tarifs ultra-compétitifs. Nous équipons notamment aujourd'hui des jeunes cabinets, qui n'avaient pas les moyens d'accéder à des solutions patrimoniales auparavant facturées plusieurs milliers d'euros, tout comme des acteurs institutionnels (groupements et banques privées). Et surtout, nous innovons là où d'autres ne vont pas : par exemple, aucun outil en France ne prépare automatiquement des rapports d'adéquation.
Comment tirer la substantifique moelle de l'intelligence artificielle sans tomber dans ses travers ?
L'IA est au service du métier, pas l'inverse. L'intelligence artificielle a une capacité remarquable, mais aussi un défaut majeur : ce qu'on appelle l'hallucination, c'est-à-dire sa tendance à inventer des réponses. Pour résoudre ce problème, nous avons construit une IA métier. Comment ? En créant, avec une équipe d'ingénieurs patrimoniaux, une base de données propriétaire, constamment mise à jour, qui devient l'unique source d'information de l'IA. Résultat : l'IA ne puise que dans cette base - aucune recherche aléatoire sur Internet - ce qui réduit les hallucinations à zéro et garantit des réponses fiables, vérifiables, et contextualisées.
Ensuite, nos assistants d'expertise s'appuient sur des bases de données bien plus vastes que celles des outils traditionnels :
Pour tout ce qui relève de l'expertise patrimoniale ou fiscale, l'IA se base exclusivement sur nos contenus propriétaires.
Pour d'autres cas, comme l'analyse de fonds ou de SCPI, nous enrichissons l'analyse avec des données réglementaires (prospectus, DIC), complétées par une veille structurée sur Internet.
Mais là encore, l'IA indique toujours les sources utilisées. Nos clients utilisateurs savent donc exactement sur quoi s'appuie chaque réponse : soit une vérité fiscale certifiée, soit une veille argumentée et transparente. Et pour couronner le tout, nous avons signé des licences d'exploitation avec des fournisseurs de données spécialisés, notamment sur des thématiques comme la biodiversité et la finance durable. Par exemple, nous avons un partenariat avec la Caisse des Dépôts, qui nous permet d'intégrer et de citer leurs études de référence. C'est plus pertinent, plus rigoureux, et surtout toujours à jour.
Nos utilisateurs nous disent qu'ils gagnent jusqu'à une journée de travail par semaine. Et c'est là toute la force de l'IA : non pas remplacer l'humain, mais lui permettre de se recentrer sur ce qui compte - la relation client.
Qui sont vos clients potentiels ?
-Les jeunes cabinets de gestion de patrimoine Ce sont souvent nos premiers utilisateurs et qui ont été plusieurs centaines à l'adopter dès le lancement. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas encore les moyens d'avoir une équipe complète en interne. Figen Al devient alors leur soutien opérationnel, leur fait gagner un temps précieux, et leur permet d'offrir un service de qualité équivalente à celle de structures bien plus grandes.
-Les étudiants en gestion de patrimoine Ils sont déjà familiarisés avec l'IA, notamment avec ChatGPT. Très vite, ils perçoivent le potentiel d'un outil spécialisé, qui parle leur langage métier et qui répond de manière pertinente, là où les IA généralistes atteignent leurs limites.
-Les CGP capitalistiquement indépendants Habitués à utiliser plusieurs outils, souvent coûteux, ils trouvent dans Figen Al une plateforme unique, plus simple, plus rapide, et surtout plus économique, qui centralise leurs besoins : expertise, simulation, conformité, etc, et s'intègrent en API avec des outils d'agrégation patrimoniale.
-Les ingénieurs patrimoniaux et les MFO Certains de nos assistants ciblent des usages très précis, comme les simulations financières complexes ou les dévolutions successorales.
Nous voyons aussi un intérêt croissant de professions juridiques, comme des notaires ou des fiscalistes, qui utilisent l'outil pour des recherches rapides et documentées sur des sujets pointus.
Êtes-vous référencés par les associations de CGP ?
Nous avons fait le choix de d'abord prouver notre utilité sur le terrain, avant de chercher à nous faire référencer par les associations de CGP. Nous voulions d'abord prouver que notre solution répondait à des besoins réels. Et ça a été le cas : avec plus de 530 cabinets utilisateurs, la preuve est faite. Aujourd'hui, nous sommes en discussions actives avec toutes les grandes associations, qui testent actuellement la plateforme et nous font leurs retours. L'objectif est clair : être référencés, mais sur la base d'une reconnaissance de la valeur apportée concrètement aux professionnels. D'autant que notre outil peut être encore plus conforme que les autres, parce qu'il est paramétrable selon les règles internes de chaque structure. Par exemple, nous avons un assistant "bilan patrimonial" parfaitement aligné avec les exigences réglementaires.
Nous avons cependant fait un choix stratégique : ne pas développer nous-mêmes l'agrégation patrimoniale, car c'est un métier à part entière. À la place, nous nouons des partenariats avec les agrégateurs existants. Le premier que nous avons annoncé, c'est Wealthcome, avec qui une intégration est en cours de déploiement.
Il existe une multitude d'IA à disposition, qu'est-ce qui les différencie ?
Sous le capot de Figen Al, ce ne sont pas une, mais 17 intelligences artificielles spécialisées qui travaillent ensemble. Chacune d'entre elles a un rôle précis :
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une IA experte en macroéconomie,
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une IA dédiée aux SCPI,
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une autre spécialisée dans l’analyse de fonds,
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une autre encore dans la comparaison de produits financiers… et ainsi de suite.
Elles coopèrent entre elles pour fournir une réponse experte, précise et contextualisée.
L’intelligence artificielle entre dans une nouvelle phase de structuration : la première brique dite "IA généraliste", est composée des grands modèles comme ChatGPT, Mistral, LLaMA ou Gemini. Ce sont des fondations puissantes, mais non spécialisées.
La deuxième brique que l'on appelle l'IA métier correspond à la couche applicative. C'est là que Figen Al intervient. Nous venons sélectionner les bons modèles, selon leurs points forts respectifs, pour chaque assistant métier.
Nous sommes agnostiques technologiquement ! Autrement dit, nous utilisons tous les modèles disponibles, sans nous lier à un fournisseur unique, pour choisir ce qui fonctionne le mieux pour chaque usage. Ce pragmatisme nous permet d'offrir une performance maximale, avec une adaptabilité totale aux évolutions du secteur.
« Prenons l’exemple d’un contrat d’assurance vie. L’assureur connaît parfaitement les spécificités de son propre contrat, mais un CGP, lui, a besoin d’un assistant intelligent qui comprenne à la fois la fiscalité de l’assurance vie en général, et les subtilités propres à chaque contrat notamment en ce qui concerne les clauses particulières. Il ne veut pas obtenir une réponse générique sur l’assurance vie, mais par exemple : quelle clause s’applique en cas de décès du premier conjoint, dans tel contrat spécifique ? Et là, vu qu’aucun contrat ne ressemble parfaitement à un autre, notre solution « assistant assurance vie » répond totalement à ce besoin, qui plus est, il est mis à jour avec leurs documents contractuels, ce qui garantit une précision maximale, à jour et conforme. »