Les conseils générés par ChatGPT ou d'autres IA génératives peuvent impressionner par leur rapidité d'analyse, mais ils ne recréent pas la relation humaine de confiance construite au fil du temps. L'ère des IA, paradoxalement, est en train de souligner l'importance du retour de l'humain dans la finance.
Des limites intrinsèques
Il est tentant de croire qu'un robot-conseiller ou un agent virtuel saura répondre à toutes les questions d'un investisseur de façon optimale.
Or l'illusion d'une intelligence infaillible se heurte vite à la réalité. D'abord, aucune IA ne peut prédire avec certitude l'évolution des marchés ou saisir pleinement les nuances de chaque situation personnelle.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) met en garde : ces outils, aussi sophistiqués soient-ils, « ne remplacent pas le conseil en investissement d'un professionnel de la finance ».
Rien ne garantit que lesrecommandations automatisées soient adaptées aux besoins du client, ni qu'elles produiront les résultats escomptés. En outre, les IA produisent leurs recommandations à partir de données parfois datées ou fragmentaires, sans véritable capacité de recul critique.
En d'autres termes, l'IA demeure un outil, pas un stratège : elle ne possède ni l'intuition humaine, ni la capacité d'influence ou la dynamique relationnelle nécessaires pour transformer une situation. Une machine peut certes analyser d'immenses quantités de données, mais elle restera toujours étrangère à la complexité émotionnelle liée aux décisions financières, tout comme elle ne pourra jamais rassurer un client troublé par la fluctuation des marchés. De surcroît, les agents IA oeuvrent hors du cadre régulé qui s'impose aux conseillers humains : pas de responsabilité fiduciaire clairement établie, ni de médiateur vers qui se tourner en cas de litige. Cette absence de filet réglementaire souligne qu'en cas de problème, l'algorithme ne pourra pas répondre à la place du conseiller.