1. Intégrer l’IA au cœur de la stratégie financière
La vague des robo-advisors offre un levier formidable pour scaler les services patrimoniaux à moindre coût. En internalisant ou en s’associant avec des fintechs, les DAF peuvent proposer des plateformes numériques ergonomiques et des algorithmes puissants exploitant la donnée pour affiner les recommandations. Selon le WEF, des outils d’IA assistée peuvent améliorer l’accès aux produits d’épargne-retraite via des nudges personnalisés.
2. Rajeunir la base client et stimuler la croissance
L’entrée des millennials sur le marché patrimonial constitue un nouveau vivier à conquérir. Chaque millennial qui entame un plan d’épargne est un prospect de long terme, potentiellement fidèle sur plusieurs décennies. Il s’agit d’un axe de croissance organique rare dans un secteur mature, à condition de comprendre leurs codes : exigence de transparence, investissement responsable, interaction omnicanale, tarifs compétitifs.
3. Accompagner les boomers dans la transition
Les baby-boomers prennent des décisions patrimoniales complexes en phase de retraite. Se positionner en partenaire de confiance pour orchestrer cette passation de richesse est crucial. Un rapport d’EY révèle que 42% des familles très fortunées ne disposent pas d’un plan de succession abouti, et que les héritiers plus jeunes sont enclins à changer d’établissement s’ils ne se sentent pas écoutés.
4. Innover dans de nouvelles offres alignées sur les tendances
La sensibilité des millennials pour la durabilité inspire le développement de produits sur-mesure : fonds verts, calculateur d’empreinte CO₂, micro-investissement, contenus pédagogiques gamifiés. L’IA autorise une personnalisation à grande échelle pour proposer un parcours adapté à chaque profil.
Les conditions de réussite
Transparence des algorithmes : La confiance est le socle de la relation financière. Les DAF doivent s’assurer que les outils d’IA respectent une éthique de transparence, avec une gouvernance solide incluant audit des algorithmes et validation humaine des décisions critiques.
Pédagogie financière : Un épargnant bien informé sera plus autonome et confiant. L’éducation financière doit devenir une priorité via des contenus d’apprentissage (webinaires, simulateurs, MOOC) et la formation des équipes internes à vulgariser les sujets complexes.
Hybridation des services : Environ 68% des clients fortunés privilégient une approche mixte plutôt qu’un robo-advisor seul. L’IA peut traiter les demandes simples et personnaliser les recommandations, tandis que les conseillers humains se concentrent sur la valeur ajoutée : conseil stratégique, gestion émotionnelle, arbitrages complexes.
Vers la paix des braves de l’épargne
Cette « guerre de l’épargne » est moins un conflit qu’une transition profonde. Les DAF ont un rôle central pour tirer parti de ces mutations : en modernisant leurs offres, ils peuvent accompagner sereinement les boomers tout en conquérant la confiance des millennials.
À la clé, de nouvelles sources de croissance et une pérennité accrue.
Plutôt que d’opposer l’ancien et le nouveau monde, c’est en les faisant collaborer via des stratégies hybrides, transparentes et pédagogiques que les DAF déclareront la paix des braves de l’épargne.
Par Vincent Aurez, Président de Figen AI